Salut les amis,
un p'tit CR traditionnel chez les Dauphins. Allez c'est parti...
Encore plus dingue que Bryan, l'histoire commence finalement il y a 7 ans, quand je prends ma première licence. Je vous explique cela car cela aura son importance lors du briefing du vendredi soir d'avant compét'. A cette époque, dans un coin de ma tête le plan est clair : augmenter mes distances sur les épreuves, crescendo année après année. Là vous vous dites, pourquoi 7 ans alors, presque le double de 4 (S > M > L > XL). C'est en raison de pépins physiques et d'une reprise d'étude que j'ai dû patienter.
Finalement, en sortie d'obtention de mon diplôme, je me jette sur le L de Deauville 2018, qui me fait valider dans la foulée Nice.
Le top dans cette affaire c'est qu'en préparant Deauville, on valide par anticipation, en discutant lors des co-voiturages, avec Pierre-Yves mon voisin à St Divy, et Xavier qui habite le lotissement presque au dessus, notre inscription ; et la cerise sur le gâteau, Vincent (plus tard surnommé Vince la glisse) qui est mon cousin gendarme plongeur sur Rouen, et ancien triathlète chez les Dauphins, rejoins notre groupe.
On fera toute notre prépa tous les 4 en échangeant très régulièrement sur Messenger (vive les réseaux sociaux pour cela) et en partageant nos séances quand c'était possible (planning boulot et familles à concilier).
Ce petit groupe formé, nous allons à mon goût passer une super prépa, dans le sens où nous tisserons des liens forts grâce aux partages des conseilles de chacun, notamment de notre coach-analyste Xavier (dit "El professor"), les lectures de PYV sur la notion de la performance obtenue par le "bien-être" ou "l'amusement". Il en fera la démonstration flagrante aux vues de ses performances à vélo (on le surnommera "Greipel"); et puis Vince la glisse, un spécialiste technique et prépa.
Je suis le newbie sur cette distance, je suis de près le programme de Lanza 2013 pour me rassurer. De trop, car j'en viens même à rouler en sens inverse des roses sur un circuit pour être pile poil raccord au programme. Je m'en veut après coup et prie mes collègues de m'en excuser (dès l'entrainement natation suivant et dans ce texte à nouveau).Tout ceci réunit m'a bien fait évoluer néanmoins, et c'est un point qui fait de cette course une réussite rien que pour cela : cette richesse humaine avant/pendant et après la course. Merci à mes 3 mousquetaires.
Après la prépa, la semaine pré course : On descend le mardi sur Antibes en 15h de Van avec les vélos de Lionel et Jésus. On est à 17 km de Nice, où Vince nous à trouver un logement bas prix en plein centre ville. C'est super propre, chacun une chambre et une grande cuisine pour nous 5, car le père de Vincent, Dominique, qui fût l'un des tous premiers licenciés à la création de la section Tri des Dauphins, nous a rejoint.
Par contre la chaleur est forte et nous suons à bloc jour et nuit. Nous pensons que c'est ce qui causera les crampes à certains d'entre nous le Dimanche.
Jeudi la famille de Pierre-Yves arrive, puis mon épouse. Marion, et mon père, Patoche, le Vendredi ap-midi. C'est donc le jour du briefing. On est tous les St Divyens ensemble avec nos familles fraichement (si j'ose dire) arrivées par avion. On est donc joyeux. Et là le speech commence, "[...] pas d'ironkids pas d'irongirls, et vous savez on a vraiment beaucoup discuter avec la préfecture...on réduit le vélo à 152 km et le marathon à 30 km ...[...]".
Quoi tu dis l'ami ? ....Je suis furieux...j'en veux à la terre entière...je ne comprends pas et ne veux pas comprendre....7 ans de serrage de dents pour ça ?! toujours pas Ironman !!! et merde...allez je ne courre pas c'est aussi bien...J'vous la fait courte mais j'en n'ai pas dormi de la nuit (couché à 3h la nuit où il faut le plus dormir !!!....ah là le programme il a pris une claque...). Je me sens trahis, vidé. Et là encore la force du groupe, les bonnes paroles de chacun, les St divyens comme la famille, tout le monde trouve les mots. Si je ne courre pas pour moi, au moins pour ceux qui sont venus ou qui suivent via le tracker, les réseaux, et en premier lieu Marion et mes enfants ; et puis c'est une bonne expérience de toute façon, cela ne peut que se tenter.
La course. Levé 4h. On arrive juste pour la mise en SAS. On ruisselle de sueur une nouvelle fois. Quelle chaleur dès 6h30.
Mon objectif pour moi est simple : kiffer ma race autant que possible, passer la ligne, prendre et donner du bonheur, le reste c'est de la littérature.
Le départ est donné. Je suis content c'est pas trop la castagne. Sur 3800 m il n'y aura qu'un coup de pieds sur les lunettes et un autre dans le ventre (j'ai pensé aux cotes du Douaniers, mais heureusement pas de casse). Nage bien posée globalement, un peu de zig zag habituel, mais comme c'est agréable cette mer bleue et cette douceur (Température de l'eau). Je ne force pas, je vois 43 mn au 2400, je suis rassuré. Sortie de l'eau en 1h08 sur 3900 m gps, je suis bien en dessous de mon objectif de 1h15. Cette journée commence très bien.
Sortie vélo, un signe à mes supporters qui vocifèrent, je leur dis que je suis super content de ma natation. Greipel me double rapidement (punaise, la vache d'habitude c'est plus tard, les progrès sont significatifs, Bravo Greipel !). Puis je rejoins El professor. Bas là aussi c'est pas comme d'habitude ! Les gars chapeau super nage. On discute avec Xavier de nos satisfactions respectives et puis dans la première côtes on se salue et nous nous encourageons une dernière fois.
Pendant 152 bornes je vais savourer chaque lacets. Cette course est à faire rien que pour son vélo. Je vais rester dans ma bulle, à mi-chemin entre la cyclo et la course, j'ai hâte, vraiment, de faire les 40 bornes de descente de fin de course. Alors pas à pas, tête qui vagabonde, je fais mon bonhomme de chemin. Je fais très attention aux ravitos : C'est mon point faible (fragile et je n'aime pas manger pendant un effort) mais là c'est vital. Je décide de suivre les conseils de Raph ; Bananes et bananes et bananes et un ravito perso salé au 60 éme que je trouverai trop sec. Je ne pense qu'à me faire plaisir, ne pas forcer pour la càp. Du ravito, de la discute (un peu), et après laisser les choses venir à soi, les paysages, les odeurs (je ne parle pas du hollandais qui chie en haut du col de l'Ecre !), les sensations. Ma moyenne n'est pas énormes mais je vais la peaufiner dans la descente. Elle ne sera pas énorme, mais 26,7 de moyenne je prends avec plaisirs.
Transi sans se presser, tout va bien. J'aurai aimé un bénévole qui me file de la creme anti uv. En effet, dès la mi-pente de la descente, je sentais un séche-cheveux dans ma tronche ??? Ah non c'est le fond de l'air...ok... mais il n'y a personne à T2 (un peu surpris, on m'avait tellement vanté le label...PYV m'expliquera que c'était normal).
La càp débute.
Nous savions tous en partant à 6h, que ce serait "THE GESTION" cette partie du Tri. Donc, toujours pareil, ne pas s'enflammer. L'objectif est toujours le même, donc n'importe quel rose peu me claquer le cul, c'est pas grave, et normalement mon poto Xavier devrait bien finir par le faire. Malheureusement ses crampes transformerons l'idée que nous avions de nos classements entre roses.
Satisfait, je tiens le 5mn30 voir parfois le 5 mn au kilo. Mon objectif visé à l'entrainement. Mais dès la zone à bitume frais, dès le 1er tour, je me dis que cela va être costaud cette chaleur. Tout de suite je prends le partie de faire ce que j'avais prévu au dernier tour : Marcher sur chaque ravitos, chaque douche ou arrosage qui se présente. Boire, être trempé de flotte en permanence. Je passe à 6 au kilo pour 30 bornes pour être sûr de finir. Le bide ne veut plus rien prendre mais j'insiste en mélangeant coca/Eau plate/badoit. Rien de solide. Je n'ai pas vraiment mal, mais les intestins tricotent un peu, et seules quelques flatulences me soulage pour retrouver de la vitesse. Alors j'anticipe, par peur du KO....en stoppant les ravitos solides, peut-être de trop car je finirai en hypo après avoir franchis la ligne d'arrivée. C'est à mon avis, la seule erreur de ma course. A discuter.
Je suis ravis d'encourager les roses et mon cousin qui sont très forts. On voit qu'à chacun notre niveau on en bave tout de même. Nos supporters (famille, amis, familles des roses) ne lâchent rien, cela fait un bien fou. Marc double, il a plus d'1h d'avance il est énorme de faciliter ! Chapeau l'artiste ! Ensuite avec Pierre-Yves, on joue au chat et à la souris, le seul fait de ne pas être trop loin de lui me suffit. Je suis content et j'ai pas envie de m'exploser. J'en viens même à marcher un peu à la descente du début du 25eme. J'ai une pensée à ma "Buche" convalescente en regardant les mémorables grillages dont il m'avait parlé, et à notre Gilou qui me disait courir pour chaque douche à suivre sur le parcours. J'en suis au même niveau au grillage attendant la prochaine douche. Et puis je vois l'arche d'arrivée au loin à environ 4 km. Alors focus dessus, j'oublie tout et reprends la course pour ne plus rien lâcher. Les gens crient sous les arches blanches à 1500 m de l'arrivée, je reviens à 5mn30 au kilo, comme quoi la tête, les notions de plaisirs, d'émotions sont primordiales. Je foule le tapis d'arrivée je tends les bras, vers le haut, sur la droite, je tape dans les mains des gens qui hurlent, ce moment cela fait 7 ans que je l'attends, je savoure chaque pas, je ne veux pas que cela s'arrête, ma femme et mon père hurlent à tout tête, je tape leurs mains, l'émotion est à son apogée, 10h17 de course, bien en dessous des 11h maxi que je m'octroyais...putain...je ne suis pas Ironman mais c'est super bon de l'avoir fait à peu de chose près...
L'après course je suis dans le vague total. Xavier m'aide à marcher, puis Vince au pied de l'immeuble de PYV. Je ne pense qu'à dormir. Rien ne passe. Il faudra un gel et des jus de fruit salvateurs pour passer à table pour la pizza d'après course bien revigorante.
En conclusion, Tout d'abord bravo à mes collègues de Nice. on est tous finishers c'est génial ! Et quel perf' les gars ! Vous m'épatez, la team était au top !
Ensuite, j'évacue mon mauvais comportement du Vendredi soir car si réduire la distance vélo est surement cosmétique pour la préf', sur la càp ils ont eu raison, au vu de l'état de chacun, il vallait mieux réduire ;
Egalement, s'il n'y'a pas la victoire espérée, il y a eu surement bien plus qu'un "titre". Je retiendrai cette franche camaraderie et ce soutien St Divyen sans faille, toute l'expérience emmagasinée, toutes ces p....ns de bonnes vibrations, ces marques d'affections des gens plus ou moins proches, comme c'est bon ! La lecture du suivi de course par les roses sur le forum m'a particulièrement fait chaud au coeur. Mon père tout ému à l'arrivée, la symbolique en la présence sur site de mon oncle et parrain qui m'a initié au triathlon (Dominique) avec son fils (Vince) et bien sûr le magnifique soutien de ma femme, le jour de la course et surtout avec mes enfants, qui ont compris et accompagné ce projet de plusieurs mois très impactant pour eux. Ce sont des Amours.
Merci à vous tous, à bientôt pour de nouvelles aventures !