Ma 5 ème étoile
Flash back sur le mois de Juin 2012, on approche la dizaine de dauphins inscrits sur Ironman de Lanza. Je suis un peu dans l'expectative, car avec 4 polos de finisher dans l'armoire, j'ai un peu fait le tour de la situation et je sais tout le temps qu'il faut y consacrer !!.
D'autant plus que pour avoir mal préparé Copenhague , je m'étais dit que l'on ne m'y reprendrait plus. Mais mais mais, le compteur des inscrits s'incrémente rapidement et la tentation dopée par l'effet de groupe Delphinos, finit par l'emporter.
CAP sur LANZA 2013 :Dès Novembre, on attaque fort la prépa avec des sorties dans les monts d'Arrée, des longueurs de bassin, qui tous les ans ,ne font qu'augmenter et un test VMA le 2 Janvier !!
Maitre Arnaud nous mitonne les programme des 26 semaines et on s'attelle à faire au moins le minimum conseillé,bravant des conditions météo particulièrement difficiles. Plus on avance dans la prépa et plus le groupe se bonifie, la machine s'emballe !!
Je retiendrais des WE de folie douce avec la sortie vélo de 140 kms suivi de la Corrida de Landerneau où sur le plan, il était noté :
Corrida de Landerneau à l'allure que vous pouvez Pas necessaire de peter un score
mais cela peut servir à "imprimer" une allure de course
Bilan : A bloc et des temps proche de nos meilleurs perfs !!
Week-end Trail de l'Aber wrach en préfatigue (160 kms la veille avec un vent lanzarotien)
et puis le traditionnel duathlon de Pontivy avec 130 kms d'échauffement à vélo.
Je suis bien appliqué sur ma prépa, tout s'accorde, les sensations sont bonnes, l'envie est là et même la balance m'envoie des signes d'encouragement. Je me surprends même à m'intéresser aux séances VMA, PMA, seuil, VMA+
THE RACE :
Les objectifs sur cette course sont au vu de l'entrainement enduré :
Faire moins d'une heure en natation et descendre sous les 3H30 au marathon.
Au final et même si qques parieurs me voyaient taquiner Dieu, je ne me sentais pas capable d'être SUB10 à Lanza. Un 10H10 10H20 semblait plus dans mes cordes.
Les premières séances de nat sur le parcours me montrent que pour le premier objectif, il faudra sortir la glisse de l'année. A la découverte du parcours vélo, je ne suis pas emballé par ces longs bouts droits sans talus, sans village. Par contre, la parcours à pied est intéressant avec ces changement de boucles.
Après une semaine bien agréable au village des dauphins, ponctuée de visites de l'île et de séances, enfin la course !!
J'adore le moment du départ ou enfin t'y es et y'à plus qu'à. Je suis à côté de Pascal et Alex, les 2 jeunots bien décidés à me faire la peau. On s'est placé dans les moins de 65 mn et grosso modo en 300-400.
Hélico, sono à fond et Pan !! c'est parti
Je me loupe un peu au départ car je sens dans la rentrée dans l'eau que ma puce n'est pas assez serrée, je fais le flamand rose et ajuste le scratch. J'ai de la chance, personne ne me bouscule.
Je pars et me faufile. Dès que je sens, qu'un étau de nageurs arrive je me repositionne en accélérant, en freinant ou en changeant de cap (Ca doit être un peu l'expérience).
Je suis content de mon placement du départ car peu de nageurs me passent et j'en double qques uns.
J'attends de sortir à l'australienne pour avoir la vérité du chrono et je sors en un peu moins moins de 30 mn. Whaou c'est bien J'aperçois les dolphinettes , un petit signe et on repart pour le 2 ème tour. C'est maintenant plus clairsemé et je peux longer la ligne d'eau en faisant la corde. J'ai de good vibrations, je suis concentré sur tous les conseils du coach Olivier (notre maitre nageur du Lundi à Alex et moi)
Seul Hic, c'est que je suis tout seul, comme on a le courant arrière ce n'est pas trop grave. Il reste le retour et là par contre, il faut que je retrouve des pieds devant moi. Ca vient de l'arrière et je me positionne, mais voilà qu'une douleur se fait plus persistante au mollet gauche. A moins de 500m de l'arrivée, j'ai 2 attaques et suis obligé de garder le pied gauche à l'équerre pour éviter la crampe. Enfin la sortie et un chrono qui m'indique 1H02, ça me plait à condition que ce mollet gauche me laisse en paix !!
A la transition, je retrouve le jeune Alex devant moi. Les bénévoles nous tartinent allègrement de crème solaire, mais pour l'instant le soleil laisse la place à qques gouttes et un ciel menaçant.
Récupération du vélo et c'est parti pour les 180 kms. Ca frotte un peu dans les ruelles, tout le monde veut en découdre avec le volcan. Je retrouve Alex, on échange qques mots sur nos prestations natatoires et je luis dis à tout à l'heure. Je suis bien, j'ai de la force, j'aime cette première partie en faux plat avec vent favorable, il y a de la fraicheur dans l'air et des adversaires en point de mire.
Tout d'un coup, changement de cap, on prend à droite et la première ascension du jour démarre.
Je reprends nos compatriotes vannetais Gaby et No (prétendants à une qualif Hawaï), je double bcp de monde et 2 ou 3 cyclistes me passent. Descente sur El Golfo et retour de Régis Mahé qui me fait forte impression. Voici un autre client, de ma catégorie celui là Christophe Lemery. Il me passe dans un faux plat descendant mais il ne s 'éloigne pas . Je suis content car comme le bonhomme avait mis 9H30 l'an passé, je peux m'appuyer sur sa prestation pour me jauger. On monte Tinamfaya et je le repasse, 5 kms près le sommet il me repasse en me lançant « Allez la France ». Sympa ce petit moment d'échange dans ce monde de solitude. Pas pour autant que je le laisse filer. Je le repasse dans la longue montée sur Téguise et lui dit « Allez la France », ça nous fait sourire. Je reprends le gratin féminin, R Le boulch (encore un client de ma catégorie, il qui fut dans les années 80 dans le top 10 français), par contre il y a de moins en moins de monde devant. Ce doit être bon signe !!
Traversée de Téguise et enfin le Fan club est là. Je veux tenter le Wheeling mais j'opte pour un simple déhanchement en danseuse façon Robic dans le Tour 63. Je n'ai pas l'écart sur Arnaud et tant mieux, je gère mon rythme. On attaque la partie la plus montagneuse du parcours ; le vent de face dans des pourcentages assez important t'oblige à t'arracher en force pour dépasser le 8 km/h par moment !!! Tout à coup un mirage apparaît, des manchons de compression bleus.
Ceux de Steph Monfort. Ca fait du bien de retrouver un pote sur la course, même si je sais qu'il aura le moral dans ses manchons. On discute, il me dit qu'il n'a pas de jambes même si il a bien nagé.
Arnaud l'a passé depuis longtemps et il est parti pour un récital. Je reprends ma marche en avant et me dit que je ne dois pas être mal avec Steph derrière et C. Lemery. Enfin la bascule à Del Rio, et normalement le plus dur est derrière ; il n'y a plus qu'à enrouler jusqu'à l'arrivée. Le pb c'est que je ne vois plus personne ni devant ni derrière . C'est long, ça me gonfle, impossible de tenir la position aéro avec ce vent de dos. Heureusement je retrouve les filles et Seb à un rond point. Montée sur Nazareth, une voiture sur le toit,passage devant le musée du vin et je guette cette dernière ascension sur la gauche. Enfin la voilà !!
Le vent est dans le dos et en haut il y a 15 kms de descente. J'y suis,sauf que.... je recule sur ma selle, je tourne bien les jambes et là : des violentes crampes aux ischios viennent me paralyser . C'est trop con alors que j'envisageais la descente pour m'étirer , me refaire la cerise avant d'aborder le marathon. J'essaye de ne pas paniquer mais quand ça passe d'un côté, ça revient de l'autre. En plus par moment, je ne sais même pas si je suis encore sur le parcours, manque de signalisation et de public. Vraiment pas bien !!Enfin le toboggan, je ne pédale même pas. J'essaye de relativiser et me dit que c'est un moment bas de la journée et qu'à pied ça va revenir. Arrivée au parc, je descends du vélo et mes premiers pas sont rassurants. Bonne transition et je pars à 4mn 40/km. Je vois Alex qui arrive en vélo, il est livide et ne semble pas au mieux. « Allez la France « me reprend ,je lui demande si ça va, il me dit OK et qu'il mise sur un marathon en 3H10 ! (Finalement il bâchera au semi).
Laisse aller Gillou !! Le 2 ème km se profile et Bingo, je suis collé par une crampe ischio gauche. J'ai vraiment les boules et je me vois revivre le calvaire de Nice et Copenhague. Surtout que cette année, j'ai vraiment bossé à pieds et les étirements. L'idée d'abandonner me traverse l'esprit, mais un Ironman c'est avant tout un défi et on se doit aller au bout sauf cas Xtrem(n'est ce pas Yann). Je reprends mon chemin de croix en cherchant la solution pour ne pas éveiller la douleur. J'y parviens plus ou moins. Je croise Arnaud en mode fighter, demi tour et je vois Steph qui revient. C'est dingue comme un regard , un sourire de compassion ça te rebooste. On est tous dans la même galère. Steph me sème à 11 km/h, mais il paiera plus tard cette soudaine accélération car je le reprends avec son envie de frites un peu plus loin. Les kms se passent, toujours agréable de retrouver le fan club et de croiser les dauphins. Comme la tête fonctionne à peu près j'ai peur de me prendre un tour de 11 kms avec Arnaud, donc je me secoue un peu et une fois viré pour l'entame de ma 3 ème boucle, je me mets sur le côté pour lui faire la Ola et saluer sa belle course. Quand je repars, je retrouve Alex dans son match. J'ai encore 6 à 8 mn d'avance sur lui, mais je ne pourrai pas résister. Il me reprend à 6 kms de l'arrivée. Allez il faut surveiller Pascal, mais non sa perf n'est pas colossal et il y a de la marge. Je décide de marcher 500m avant le dernier ravito pour après repartir d'une seule traite. C'est OK je retrouve Cathy à 400m de la ligne, je l'embarque pour partager ce moment. Elle me fait accélérer, j'ai peur de la DNQ pour aide extérieur et du claquage. Enfin cette ligne et cette banderole de finisher !!
140 ème sur 1900 le résultat est satisfaisant, même si au vu de l'entrainement j'attendais mieux de mon vélo et de la course à pied.
C'est bon quand ça s'arrête sauf que je décide de me faire masser. Et là la torture commence avec mes 2 senoritas. Je crampe au mollet droit puis je tétanise des quadris ; Elles appellent le médico mais personne ne vient. Le fait de me refroidir et le vent sous la tente ne m'aident pas ; Après une séance d'une heure et quart, je n'en peux plus et décide de me lever. Heureusement Cathy m'aide à passer mes chaussures et je me rue comme un papy sur la paella du ravito et la cerveza.
Finalement une bonne douche chaude et des caouètes me ressusciteront.
Merci à toute cette dynamique de club, qui nous pousse à s'inscrire, à s'entrainer, à déconner, à lutter, à se bouger en somme. Viva Delphinos !!!
Tout cela dans un excellent esprit de convivialité et de compétitivité. A bloc !!
Donc Merci au N° 1 du challenge, au 2, au 3, au 4, au 5 …. 65, 66 etc