13 ‘’ pour une cerise. 

Je me souviens encore d’une conversation récente que j’ai eu avec mon ami Jean Christophe Arros . Nous soliloquions sur la façon d’aborder une course. Un Sprint et un CD (désolé, je suis de la vieille école, et je n’aime pas les nouveaux sigles FFTRI des courses), pas d’équivoque, c’est à bloc !!! Un Half, bah…C’est à bloc, avec quand même un saupoudrage de gestion de ci de là, mais à peine. Et un Ironman alors ? Je me demande si ce n’est pas à bloc aussi !!!! 

Puerto Del Carmen, 6h00 du matin. Le petit déjeuner est déjà fini (Sport Dej, pain, beurre, miel). Je descends avec mes copains des Dauphins de l’Elorn vers le parc à vélo situé à 500m de nos appartements. C’est confortable et appréciable. Première constatation, le vent souffle déjà assez fort et le ciel est chargé de nuages. Je suis évidemment un peu tendu mais surtout très concentré dès le matin. Écouteurs vissés dans les oreilles, « Télégraphe Road » de « Dire Straits » en musique de fond, je prépare mon vélo dans une ambiance feutrée pré-départ Ironman. 

Comme je ne suis pas loin de l’appart, je remonte faire quelques séries de StrechCordz pour m’échauffer un peu. J’enfile ma combinaison puis descends au bord de l’eau pour nager 5’ dans la nuit. Le départ est dans 20’, je sors de l’eau pour me placer. Derrière les pros et à droite pour essayer d’éviter la cohue de la première bouée. Il se met à pleuvoir !!! Incroyable météo. C’est quand même bien organisé, un crachin breton pour l’acclimatation. Il ne fait pas chaud pour les spectateurs. Au fond de moi même je me dis que cette année aura été pénible jusqu’au bout pour les conditions climatiques. 

C’est l’heure d’un petit bilan pré-course. 

Tout d’abord, nous avons passés une super semaine avec les Dauphins. Un mixte de sport (light quand même, c’est l’affutage) et de visite de l’île, le tout dans une permanente bonne humeur, malgré une météo un peu capricieuse pour un moi de mai à Lanza. Génial !! 
Ensuite viens mon bilan sportif. Je me sens bien et comme d’habitude je sens mes forces revenir pendant cette semaine d’affutage. En natation, mes quelques séances supplémentaires en mer m’ont bien rassuré. Je ne suis pas au niveau de 2011 mais pas loin donc normalement je devrais sortir en 58’ environ. En vélo, je n’ai pas vraiment de repère mais je sais que j’ai beaucoup d’endurance. Il me manque peut être quelques séances de qualité mais je suis assez confiant. En course à pied c’est un peu l’inconnu. Je ressens un peu ma cheville (plus une gène qu’une véritable douleur) mais surtout j’ai très peu couru depuis 6 semaines, date de ma double entorse. Je m’attends plus à un « craquage » musculaire pendant le marathon. J’espère que le surplus de vélo fait pendant ces six semaines reculera son échéance. 
Mon objectif : Faire un SUB10. 
Faire la meilleure place possible dans mon groupe d’âge pour aller chercher une dernière fois le graal….Le slot pour Hawaii. 

J’ai déjà élaboré ma tactique de course. Mes dernières lectures sur différents sites internet m’ont titillé le cortex. Positive Split !!! 

L’idée générale est de partir un peu plus vite pendant la première partie de course pour profiter de la plénitude de ses moyens et « prendre de l’avance » sur la fatigue qui arrivera tôt ou tard en provoquant une baisse de performance. Le tout est une question de dosage. C’est d’autant plus logique à Lanza que la partie la plus difficile, face au vent, est plutôt au début (jusqu’au 120 km vélo) 

Donc pour résumer, en natation je fais comme d’habitude et comme je peux, en vélo je pars assez vite et j’essaie de tenir un bon rythme jusqu’au 120 km (demi-tour du Mirador del Rio), pour finir sur un bon rythme mais avec le vent donc en récupérant quand même un peu et en course à pied, je pars assez vite, le positive Split étant assez naturel sur Ironman au bout de 7-8h de course, en attendant le craquage musculaire. 

Çà c’est la théorie. 

7h00 le départ est donné. 

Malgré le fait que je sois devant, j’ai du mal à atteindre l’eau, je me fais bousculer, il faut jouer des coudes. Une fois dans l’eau, j’essaie de trouver ma place mais c’est impossible, je n’y arrive pas. Je me fais passer dessus, je prends des coups (sans gravité), j’ai du mal à respirer. J’essaie de partir sur la droite mais je suis pris dans une marée humaine et pour la première fois en course, je fais une panique. Je brasse, l’air rentre dans mes poumons mais n’en sors plus. Je m’essouffle, je suffoque, je ne sais plus où je suis…je suis mal. Je suis juste à la première bouée. Mon expérience de plongeur me fait comprendre qu’il me faut du calme. Alors je pars complètement à droite, seul, dans le calme. Je fais rentrer de l’eau dans ma combi, je souffle, je souffle, je souffle…je brasse un peu et je sens que çà revient. Je me remets à nager en crawl doucement puis en accélérant et je retrouve mon rythme de croisière. Ouf !!! Tout çà m’a paru une éternité mais en réalité je n’ai pas perdu trop de temps. Je retrouve ma lucidité perdue et j’essaie de « prendre des pieds » pour rattraper le temps perdu. Le reste du premier tour se passe bien et je sors en 29’. Ouf, j’ai limité la casse. Le deuxième tour se passe bien, je vise au plus cours, pas de problème de souffle, juste un peu limite physiquement sur la fin mais finalement je sors en 58’36’’. Je me sens bien, la course est lancée, je suis encore dans les temps pour le SUB10. Je fais une transition correcte sans être géniale, je file chercher mon vélo au pas de course et je sors du parc (T1=4’25’’). 

Il a du pleuvoir pas mal, la route est détrempée. Des nuages noirs cachent le haut de la montagne. Je suis quand même parti en singlet, pariant sur un retour du soleil. Comme dit précédemment, je pars vite et donc je double beaucoup de monde. Ma ventilation est rapide, comme pour un départ de Sprint. Je fais très attention aux bandes blanches ruisselantes d’eau (j’ai eu tout l’hiver pour m’entraîner), c’est un comble pour Lanza. Le début du parcours est dans le vent. Je suis bien posé sur mon vélo, 250 à 270W sur le plat, un peu plus dans les montées. Même si je pars vite, je surveille quand même ma puissance 10’’ pour ne pas monter trop souvent au delà de 300W et je m’applique à chercher plutôt de la vélocité que de la force (Xpier un jour, X-pier toujours..Merci Nick). 

Je m’alimente avec du Sportdej que j’ai filtré de ses copeaux de chocolat pour en faire une boisson assez épaisse mais suffisamment liquide pour passer dans un bidon. Très nourrissant, hydratant et facile à digérer. Je m’applique vraiment à relancer dans toutes les descentes pour gagner du temps facilement. La route est mouillée et l’averse n’est pas loin mais la météo vers le sud à l’air un peu meilleure. Je reprends Bella Bayliss au bout de 10km. A la marina (KM15), virage à droite et premier pétard (mouillé pour le coup). Face au vent, pente de 4-5 % au début et un peu plus sur la fin, il ne s’agit pas de laisser trop de force trop tôt. Donc je monte en souplesse en jonglant du dérailleur pour gérer le binôme Watt (280-300) / vélocité (85-90 rpm). Je passe donc sur le petit plateau. On évite de peu la pluie. En haut je relance et mets la plaque pour passer les petites montagnes russes de Yaiza puis je fonce sur El Golfo. A bloc, de chez à bloc, tout à droite, je profite du vent pour tracer. J’en profite aussi pour faire enfin quelques expirations bien profondes et calmes. En fin d’expiration c’est un des rares moments où le corps est complètement détendu. Un bref moment de plaisir extrêmement bénéfique, à 60 km/h en légère descente. Je recherche la position aéro maximale. En entrant sur El Golfo, je vois une voiture ouvreuse avec un chrono. La première féminine est là, je la passe et je continue ma route. Je m’alimente et je m’hydrate au chrono. Nous ne sommes pas nombreux, il n’y a pas de drafting. Je me fais très peu doubler et je remonte régulièrement quelques coureurs. Je sors d’El Golfo pour attaquer le premier gros morceau. La montée de Tinanfaya. Le temps s’éclaircit, les routes sèchent. Tout va bien. Dès le début de Timanfaya, je double un gars, Stéphane (tient un Français !!), sur un Giant Trinity (Tient çà me dit quelque chose !!!)…mais…mais…mais oui c’est mon pote Stéphane Monfort. Houlà, déjà !!!! Ou j’ai vraiment roulé très fort, ou il n’est pas au mieux. La vérité tient certainement un peu des deux. Je l’encourage et je poursuis ma route, face au vent dans cette longue montée sans me retourner. La montée est assez difficile mais plus à cause du vent de face que de la pente. Je bascule et je fonce dans la descente en faisant attention d’être prêt à gérer une rafale de vent latéral. 

Je fonce vers Tinajo pleine balle, juste un ralentissement pour changer mes gourdes à la volée et manger une banane. Il y a beaucoup d’écart entre les coureurs j’ai presque l’impression de rouler seul parfois. La descente vers La Santa est assez dangereuse avec des bumpers partout sur la route et des rafales de vent. Mais je reste très concentré pour garder ma vitesse et ne pas tomber. A La Santa, virage à droite et enfin un peu de vent favorable pour monter vers Soo. Je monte en souplesse et je descends vite vers Famara pour attaquer la remontée vers Téguise. Neuf kilomètres de montée, Grand Plateau (sauf le raidard de la fin), vent dans le dos. Le compteur affiche 35-36-37. Je passe en haut de la bosse, au kilomètre 90, en 2h39, exactement dans le même temps qu’en 2011, avec des conditions de vent plus difficile. Bien, je suis dans le tempo. Je me sens toujours bien même si je traine une petite gène à l’ischio droit et à la fesse droite (la même qu’à Abu Dhabi). C’est bon signe, çà veut dire que je m’emploie correctement. 

En haut de Famara, virage à gauche et c’est parti pour le tronçon le plus difficile, le plus venté, le plus montagneux. La montée vers Téguise me met directement dans l’ambiance. Montée granuleuse face au vent, je suis tout à gauche (38x23). J’appui sur les pédales en essayant de garder un rythme. Je traverse Téguise et nos « dolphinettes » chaperonnées par Seb Escola-fasseur sont là pour nous encourager, super, çà fait plaisir. Je m’extraits de Téguise pour basculer dans la descente puis attaquer la montée vers Haria. Un gars en vert se rapproche et me double doucement (un jeunot !!) mais personne derrière de très près. Les écarts sont importants et çà, c’est un signe que je suis plutôt devant : cool. Je monte à mon rythme, toujours en surveillant ma puissance pour éviter la surchauffe. Dernier virage et j’arrive au parc d’éoliennes. Et qui dit parc d’éoliennes dit vent, de face pour ne rien arranger. Dans la pente je suis planté à 12-13 km/h. Mais je sais qu’ici faut être patient donc j’avance, mètre par mètre, puis un peu plus vite jusqu’au ravito perso que je shunte (je n’ai rien laissé, trop de temps perdu). Je bascule vers Haria dans cette belle descente un peu technique. Je suis très concentré et je relance après chaque virage. J’en profite pour manger et boire sachant que la remontée vers le Mirador del Rio va être costaud. Le paysage est magnifique et là, je prends un réel plaisir. La traversée d’Haria est toujours difficile et le pétard de Guatiza est toujours bien là. Tout à gauche, debout sur les pédales, je zig-zag pendant 300 m pour passer ce monstre. Enfin, me voilà sur la route côtière qui monte au Mirador del Rio. La vue sur l’île de la Graciosa est fantastique. Et le vent prend appui sur la falaise et nous passe un peu au dessus. Cette montée n’est pas si terrible, j’en profite à fond, je m’éclate. 

Enfin, le demi tour. Je passe exactement dans le même temps qu’en 2011, soit 30,7 km/h de moyenne. Allez Hop, la descente !!! Je passe bien les deux kilomètres de route pourrie, sans rien perdre cette fois là, et je fais une descente propre vers Arrieta. Je ne suis vraiment pas un grand descendeur mais je ne crois pas perdre trop de temps. Ensuite, le vent nous pousse et le retour est plus facile. C’est là qu’il ne faut pas s’endormir. Je descends donc une dent pour récupérer un peu de puissance, sans que cela soit trop couteux en énergie mais pour être dans des valeurs de puissance plus favorable (environ 220 W). Je roule à environ 40-45 km/h. Je suis complètement seul. Gillou ne revient toujours pas sur moi mais je n’en fais pas une fixation. Je fais ma course. Arrivé à Tahiche, je vois Seb et « dolphinettes » qui m’encouragent et vu les bonds qu’ils font, je crois qu’ils ne m’attendaient pas si tôt. C’est bon çà pour le moral. Allez Arnaud, ne lâche rien même si l’ischio commence à coincer un peu, il ne reste que 30 km. Je passe assez bien la bosse vers Nazareth, je sens qu’il me reste de la force dans les jambes et je décide de passer le secteur de trois km défoncés de Nazareth le plus vite possible, à la « Salaire de la peur ». Je sors du tronçon indemne, mon vélo aussi…cool … Normalement je vais au bout sans encombre. Le vent redevient favorable et le retour se fait bien. Dernière bosse à la Geria vers Conil, puis la descente vers l’arrivée. Là, mon GPS se mets en rade mais je sais que je suis dans les temps pour un SUB10. Je me fais plaisir sur la descente « bobsleigh » de la fin, avec un gars 50m devant qui me permet de bien anticiper, dernière portion dans le vent avant d’atteindre le remblai pour les trois derniers Kilo. Et là, je me revois 2 ans en arrière. Très peu de monde sur la CàP, beaucoup d’encouragements. Je sais que je suis bien placé. Fin du vélo. Je descends, je me déplie, je traverse tout le parc vélo à la main, les premiers appuis sont bons et l’ischio ne me gène pas du tout en courant. Je prends mon sac de CàP et je transite assez vite. Il fait beau, un peu de crème sur les épaules pendant que je mets mes running et je pars de suite avec ma visière et mes lunettes à la main. Le danois Bent Andersen est là aussi. Multiple fois vainqueur en G.A. ici à Lanza (il l’a fait 18 fois !!!) et vainqueur G.A. à Kona, C’est un très gros client. Houlà, çà c’est le premier du groupe. Mais il se change donc je repars avant lui. Seulement, c’est un super coureur. Allez Arnaud, fait ta course, on comptera les points à l’arrivée. 6h29 de course. Je pars pour le marathon. 

A moins d’un gros craquage, dans ma tête c’est bon pour le SUB10. Je sais que normalement je suis capable sans trop de risque de faire du 12 km/h soit 3h30. Si ma cheville tiens et si mes cuisses tiennent…Trop de si à mon goût alors je pars à la sensation. Le départ est toujours difficile. Je suis évidemment fatigué et faire un marathon dans ces conditions est toujours dur mentalement car on sait qu’on va sans aucun doute vers de la souffrance. Mais une fois lancé, çà va mieux. Je décide de partir assez vite, tant que je peux. Les premiers kils sont environ en 4’15 ‘’ pendant 5 km. 

Le vent est de face sur l’aller et de dos sur le retour mais le premier aller est assez long, avec un passage le long de l’aéroport, face au vent. Je fais la route avec un Belge et nous alternons tous les 500m pour se protéger du vent mais finalement çà va trop vite pour moi et je le laisse partir. Je préfère gérer ma course à ma main. A 800 m du demi-tour, je vois l’italien qui m’avait battu en 2011 en V1. Il essaye de m’avoir à l’intox : « piano, piano … faut gérer». Il a fait un très gros vélo mais il a l’air un peu dans le dur. Tu vas voir si je vais aller piano mon coco. Je suis donc deuxième du G.A., avec un italien devant et un danois derrière qui chasse (moi en l’occurrence). Il y a quatre slots dans notre Caté donc je n’ai pas beaucoup de marge. Le demi-tour est passé et je vais maintenant faire un peu le point sur mes poursuivants. Le Danois me passe à ce moment-là, je ne peux pas suivre. Regis Mahé, copain de Laval n’est pas loin et il va surement revenir sur moi. Je ne vois toujours pas de rose est ce n’est qu’au 14-15ème que je vois Gillou d’abord, suivi de peu par Stéphane Monfort de Landivisiau. Alexandre n’est pas loin puis c’est le défilé, Pascal (qui semble avoir mal au pied), Bernard qui est dans sa course, Vincent qui semble au top. Le vent pousse un peu et le retour est plus facile. Je passe les ravitaillements les uns après les autres et je bois à chaque fois de la boisson énergétique en je prends un gel une fois sur deux. Par contre je ne m’arrête pas pour essayer d’être le plus régulier possible. Pas de coca au ravitaillement. Il a été remplacé par du Red Bull. C’est null. Je ne tourne donc qu’à la boisson iso citron qui passe très bien. A la fin de la première boucle, Seb et les dolphinettes sont là…cool !! 

Je prends mon chouchou et je regarde ma montre. Pour un SUB10, il faut que je fasse 22km en 2h00. A moins d’un gros craquage, je suis confiant. Je commence même à entrevoir mieux. Mais c’est dur et c’est encore long. Les quadris commencent à durcir. Je suis encore troisième G.A. L’Italien se rapproche (çà c’est bon). Alors je relance dès que je peux accélérer. Je n’essaie pas de lutter contre le vent mais dès qu’il relâche un peu, j’essaie d’en profiter. J’arrive encore à être à 4’35’’ au kilo. Je vois Olivier qui termine le vélo souriant : super. Je sais qu’il va finir. Je croise encore Steph Monfort (passé devant Gillou), et le reste des Dauphins. Il ne manque que Patrice et Yann (tiens oui ?? Il est où Yann ?). Le vent souffle fort avant le demi-tour. Je tourne et la première fille me passe un kilomètre plus loin. Un petit gabarit avec une très belle foulée : Respect (2h58’ au marathon). Mais là, bonne nouvelle, l’Italien craque et marche. Je le passe et je deviens deuxième de G.A. !!! Ça me donne un petit coup de fouet qui, combiné au vent et aux encouragements de « Seb et les dolphinettes », m’amène à finir ma deuxième boucle. J’ai croisé Patrice qui a l’air bien et Yann qui me fait signe que ça va moyen (Je saurai plus tard qu’il a fait tout l’IM avec deux côtes cassées au bout de 50m de nage !!!). Je regarde mon chrono, je suis les bases de mon temps de 2011. Seulement mon manque de course à pied me rattrape maintenant et je sens mon allure baisser. Je serre les dents sur cette partie difficile, face au vent. Seb me confirme que je suis 2ème G.A. mais je ne sais pas à combien est le 3ème. Les Dauphins (et d’autres, merci !!!!) m’encouragent. Je ne peux plus répondre. Toute mon énergie est concentrée sur ma course. Je suis comme un robot, je n’ai plus de sensations mais j’avance toujours en 4’45-50’’. Enfin le demi-tour et le vent favorable pour rentrer. Le Danois est toujours une minute devant. Régis Mahé me passe, il finit fort avec un très beau marathon en 3h03 (See you à Kona régis !!!). Je retrouve un peu d’allure (vue de l’extérieur c’est moyen). Ça sent l’écurie, faut tenir. A deux kilomètres de l’arrivée Seb m’encourage pour que je batte mon record. Alors j’essaie de relancer un peu, Gillou me fait une Ola (Merci Gillou), Les Delphinettes m’encouragent. Je vois enfin l’arche Red Bull puis l’arrivée 100m plus loin. C’est la délivrance : 9h42’48’’ et 23ème au scratch. Je bats mon record. Très content d’en finir, je déambule un peu hagard, épuisé, très mal aux jambes mais je tiens mon SUB10 et mon slot pour Kona. Mais que ce fut dur sur la fin. La cerise sur le gâteau était à 13’’, je revenais sur le Danois mais je ne l’ai pas vu. 

Et quel tir groupé des Dauphins de l’Elorn avec 9 finishers sur 9 participants. Une mention spéciale pour Vincent qui a surmonté et géré son diabète pour faire une course parfaite et pour Yann qui fait toute la course avec deux côtes cassées. 

En 2008, je suis à 1h30 du vainqueur. 

En 2011, je suis à 1h15 du vainqueur. 

En 2013, je suis à 1h00 du vainqueur. 

Attention les gars, l’étau se resserre Complice 

On a beau dire que c’est du plaisir, il ne faut pas se mentir. Malgré une bonne gestion alimentaire, que vous vouliez « performer », établir votre propre temps référence ou être finisher pour la première fois, la journée sera longue et difficile. La douleur finira par vous rattraper au mieux sur le marathon, au pire sur le vélo. Pour « performer », il faudra prendre quelques risques (mesurés) sur les allures, sur la puissance et se faire mal sur la fin. Pour le plaisir, on verra plus tard. 

Mais le jeu en vaut bien la chandelle, non !!! 

ALOHA !!