Soyez indulgent sur le contenu de mon CR c'est pas mon truc! mais c'est important de le faire...
Tout a commencé en février 2012, un projet d'Ironman Club pour 2013 était en train de naître dans les esprits de quelques uns, destination Lanzarote.
Arrivée au club depuis septembre 2012 l'idée me plaisait mais malgré mon passé de traileur en suis-je capable ? Ouverture des inscriptions prévue en mai 2012.
Je décide donc de m'inscrire sur le Half de la Tranche/Mer pour découvrir le long après avoir découvert le triathlon sur le CD de Quiberon.
Arrive l' ouverture des inscriptions pour Lanzarote, et comme les places sont chères il faut se décider rapidement donc je m'inscris. Plus le temps de se débiner il va falloir se préparer sérieusement. S'en suivront le CD de Trégastel, le sprint du Moulin Blanc, le CD de Plouescat et le half de Huelgoat
Octobre 2012- Arnaud propose un programme sur 26 semaines à partir du 19 novembre 2012.
Voici mon bilan : 5 semaines d'arrêt pour blessure, 130 km de natation, 4414 km de vélo, 828 km de course à pied.
Nous voilà donc rendu à Lanzarote avec les copains du club de tri de Landerneau « Les Dauphins de l'Elorn ». Nous serons 9 au départ, 7 d'entre eux sont déjà IRONMAN sauf Vincent et ma pomme. La préparation s'est assez bien déroulé dans son ensemble sauf le dernier mois ou la fatigue accumulée additionné aux conditions météo défavorables m'ont entamé physiquement occasionnant qqs petits bobos dont une lombalgies musculaire à J-10.
J'arrive donc avec un capital confiance plutôt moyen mais avec moins pression, l'envie de prendre un maximum de plaisir et surtout franchir la ligne, ensuite essayer de passer sous la barre des 11heures, mais ça seulement si tout se passe bien .
Les paris et pronostics vont bon train sur le site des Dauphins !
La semaine se déroule merveilleusement bien, Arnaud a prévu un programme de feu de dieu alternant reconnaissance des parcours et visite des lieux incontournables de l'île.
Samedi 18 mai :
Puerto Del Carmen, nuit assez courte, le réveil sonne à 4h30. Le jour tend attendu est arrivé, départ prévu à 7h00. L'ambiance dans le parc à vélo est spéciale, il fait encore nuit et tout le monde parle à voix basse. Derniers préparatifs sur le vélo et dépose des sacs pour les transitions.
A peine terminé qu'il faut se presser pour remonter à l'appart enfilé la néoprène. Le départ est proche, on se retrouve entre dauphins pour le petit tour de chauff qu'il faut déjà se placer sur la ligne. On se retrouve avec Gillou et Jésus assez bien placé sur l'extérieur.
Qqs minutes d'attente, pas trop d’ambiance ! Je m'attendais à entendre du son, on s'encourage et c'est parti ! Je suis le mouvement un peu hésitant et je me jette à l'eau, ça joue des coudes mais j'arrive à suivre le train jusqu'à la première bouée ensuite je m'écarte pour trouver mon rythme.
Je n'ai pas trop de sensations mais j'arrive à tenir la cadence sans pour autant réussir à tenir dans les pieds. Encore un peu de bousculade à mi parcours mais finalement ce premier tour se passe assez bien et à ma grande surprise le chrono indique 29'45''. Du coup ça me donne un coup de boost pour le second tour. Il sera plus difficile , je cherche à rester dans des pieds mais ça nage trop vite j'accuse un peu le coup et j'ai du mal à tenir le cap. Finalement dans les 800 derniers mètres je m'accroche à deux gars pour terminer un peu mieux. Je sors de l'eau en 1h01' et des poussières et suis très satisfait ! Je remonte la plage et croise le fan club en rose « coucou les filles ! », transition correcte sans précipitation pour attaquer le vélo que je redoute le plus. Très vite Gillou me remonte, facile le bougre ! Je continue ma route concentré en connaissant parfaitement le parcours et les difficultés. A ma grande surprise je sens que tous les voyants sont aux verts, j'ai prévu un protocole avec une nutritionniste pour éviter les problèmes gastriques et je m'y tiens. Mon GPS sonne toutes les 8' et je m'hydrate.
Les difficultés du parcours durent jusqu'au 120 éme km, vent et dénivelé, après parcours plus facile et vent dans le dos. Je me sens bien et enchaîne les difficultés en gardant des forces je gère mon effort entre sensations des jambes, cadence et fréquence cardiaque. Je m'alimente bien comme prévu et aucun problème digestif. Au dernier col à 120 kms et toujours pas de Jésus, je suis en avance sur mes prévisions 28,3 km/h de moyenne au col del Rio les sensations sont bonnes et j'en profite dans les descentes pour me faire plaisir, petite pointe à 75,5 km/h, qqs difficultés jusqu'au kilomètre 155 et après ça doit dérouler "vent dans le dos".
SAUF QUE! au 155 éme je ressens des fourmillements dans les jambes, des frissons, la vue qui baisse et surtout une chute flagrante de mon allure. Je me rends compte que je suis en fringale, un peu dépité je tente de me reprendre, je mange tout ce que j'ai sur moi, barre, gâteaux, gel, je m'hydrate mais rien n'y fait je termine les 25 derniers kilomètres dans un état second, mes trajectoires ne sont plus droites je suis scotché à 17km/h, je me fait déposer à 35 ou 40 km/h par les autres concurrents. La fin de course est un calvaire! J'arrive à la transition T2, descend du vélo comme je peux, marche en titubant. Je suis pris en charge par un bénévole dans la tente de transition. Je ne sais pas comment je vais faire pour repartir mais je dois y aller hors de questions d'abandonner.
A ce moment je tente de repartir mais un maillot rouge m'arrête et m'oblige à m’asseoir voir à m'allonger, je me calme et avale un grand gel et prends le soin de nettoyer mes pieds, changer mes chaussettes. je resterai finalement 8' de plus que prévu pour récupérer et décide de repartir. Les deux premiers kilomètres sont difficiles mais je sens que mon état s'améliore et à ma grande surprise je retrouve des sensations rapidement au bout de 3 ou 4 kilomètres de course à pied, ça me boost.
Le marathon est l'occasion de croiser les roses, à ce stade Arnaud est loin devant et à fier allure, Gillou assez loin également à un rythme moindre, je ne vois pas Steph et toujours pas de Jésus en vue. Au premier demi tour (10,5 km) je tombe sur Pascal à moins d'1 km et Bernard derrière en embuscade. Je sens qu'ils vont me mettre la pression...
Je poursuis ma route et croise le reste de la troupe, tous les roses sont sur le marathon et mis à part Yann ils semblent tous en forme.
Je suis dans un bon jour, je sais que je tiendrai le rythme, j'ai même cru un moment passer sous la barre des 10h30' mais je n'ai pas pu. Je vois qu'au second tour l'écart s'est creusé avec mes poursuivants, je reviens sur Steph et Gillou. Finalement au dernier tour je reviendrai sur eux.
Je termine les six derniers kilo en prenant beaucoup de plaisir et boucle ce marathon en 3h20' , c'est inespéré !
Je passe la ligne très très heureux et ressens beaucoup de bonheur avec une grosse pensée pour mes enfants et ma femme qui sont absents. J'apprendrai par la suite qu'ils m'ont vu passer la ligne sur le LIVE.
Voilà c'est fait je suis finisher de l'Ironman 2013 de Lanzarote en 10h36'20" et très heureux d'avoir atteint ce but.
Qqs remerciement pour finir :
Un grand merci à Arnaud pour ses plans d'entraînement et sa disponibilité et chapeau pour sa perf, respect !
Merci aux copains du club pour leur bonne humeur et leur entrain,
Un grand bravo à tous pour vos belles prestations et gros clin d’œil pour Vincent et Yann.
Merci à nos supportrices le jour de la course.
Merci à tout le groupe « athlètes et accompagnatrices » pour cette belle semaine
Merci à tous mes proches pour leur soutient sans faille en particulier Sandrine.
Pour tous les dauphins qui souhaitent tenter l'aventure mais qui n'osent pas, profitez de la dynamique du club pour vous jeter à l'eau. Tous ces efforts consentis... ça en vaut la chandelle.