Le we dernier c’était retour au lac d’Hourtin pour un we club à l’occasion du Frenchman.
L’occasion pour moi de participer pour la seconde fois au XXL après les annulations de mai 2020, octobre 2020 et mai 2021.
Je ne m’en suis pas caché je viens pour chercher un chrono et passer sous la barre des 10h sur parcours plat à vélo et avec une natation en lac sans courant.
Les jours avant la course la motivation est moyenne. Le vendredi je prends beaucoup de plaisir à encourager les copains sur le Half, mais je ne me vois pas du tout me cogner un marathon le lendemain.
Néanmoins j’écourte la soirée pour avoir une durée de sommeil raisonnable.
Marie et Olivier m’emmènent à Carcans pour le départ, en arrivant la vue est magnifique avec un soleil rougeoyant qui annonce une belle journée du moins pour ceux qui ne vont pas courir. Par contre les drapeaux bougent énormément et on est bien au-delà des 15km/h de vent annoncés et un clapot agite la surface du lac.
A 6h40 Marie m’enjoint d’enfiler ma combi et d’aller m’échauffer. Je galère à positionner mes lunettes et la buée s’impose dès que la tête est sous l’eau. Il est temps de se mettre au milieu du paquet pour le départ. Après 100m à marcher dans l’eau, on peut nager, et la baston commence. Je prends des coups de pied, des coups de latte, j’en mets aussi, c’est trop bon j’adore ces débuts de courses en tri !!!! La mass start Ya que ça de vrai par contre en s’éloignant du bord le clapot est devenu une houle avec de bons petits creux, ça vaut le coup d’aller nager en lac tient si c’est pour se faire secouer comme ça !!! une grosse pensée pour Geoffrey et Bastien qui s’efforcent de nous faire bien nager en piscine, désolé Coachs mais là j’ai pas réussi. Après 1 km la montre vibre, je jette un œil, et direct je comprends que le sub10 est à oublier, je vais perdre trop de temps dans l’eau. Le retour vers la plage n’est pas plus simple que l’aller. A l’attaque du second tour après la sortie à l’Australienne, le chantier continue avec le face à face entre ceux qui repartent et ceux qui finissent leur premier tour, il y en a de partout. Je sors de l’eau en 1h21 ma plus mauvaise nat sur Ironman et peut être sur triathlon. J’entends le speaker annoncer 230 concurrents qui ont fini (sur un peu moins de 500 au départ). Je ne peux que remonter.
La T1 est correcte, j’enfourche le vélo pour un parcours vélo simplement constitué de 2 lignes droites à faire dans les 2 sens 2 fois. J’ai craqué il y a quelques semaines pour une roue lenticulaire, ça va envoyer des watts !!! ça commence vent de face et il n’a pas faibli contrairement aux annonces du GO, j’essaie de rester raisonnable sur l’aller la journée va être longue. Après 40km un truc semble tomber de ma chaussure, je bouge le pied, ça va, ça devait être un gravier. Au 60ème rebelote, mais là le pied se balade de droite à gauche, ce n’était pas des graviers mais 2 des 3 vis qui maintiennent la cale. Il reste 120 km à faire ça ne sent pas bon cette affaire, j’essaie de pédaler droit pour ne pas perdre la 3ème qui signifierais la fin de la course. Le retour est grisant, la montre annonce plus de 40 km/h sans forcer. Au demi-tour quelques Dauphins sont là pour nous encourager Max, Paul et moi. Je leur crie que j’ai un problème de cale Djé me hurle «c’est pas grave, fonce» ben voyons on retrouve le vent de face, ça use physiquement et mentalement et les sirènes d’un abandon font leur apparition, j’attends presque la chute de la 3ème vis. Je remonte quand même beaucoup de monde. A l’approche de la fin du vélo, j’espère avoir des crampes en commençant à courir pour avoir une bonne raison de bâcher. Je pose le vélo après 5h19 d’effort avec le vent ce n’est pas si mal en définitive.
Malgré tout je fais une T2 expresse (9ème temps, Djé prend des notes mon grand)
Départ au feeling, les jambes répondent bien, merde Je vois rapidement les premiers Dauphins repartis sur le parcours. En passant devant Bastien, je lui dis que je ne finirais pas, il me dit que si. On a son orgueil quand même il faut faire au moins un tour. Il se passe plutôt pas mal en 52 minutes. J’attaque le deuxième avec toujours l’idée de l’abandon très présente. Et puis au 15ème d’un coup ça bascule, je pense aux Dauphins qui vont passer leur après-midi à nous attendre, je n’ai pas le droit de lâcher. Tant pis s’il faut marcher 2 ou 3h. l’aller-retour sur la plage avec le double passage devant les copains est dingue, ils sont fous !!! Je boucle le semi en 1h47, pas l’ombre d’un début de crampe, complètement lucide mais les cuisses commencent à être dures comme du bois et les quadris crient. C’est le passage en mode survie. Je prends la décision de marcher dès que ça monte, le parcours à pied étant bien moins plat que celui de vélo. Il fait chaud, ça pête de partout. Il me faudra 1h03 pour le troisième tour et l’émotion monte encore d’un cran au passage devant le Kop. Le dernier tour est terrible, je n’aurais jamais marché autant sur une course, même à Embrun, mais les quadris sont passés en mode hurlements. C’est tout au mental. A l’entrée de la dernière ligne droite j’entends les amis crier mon nom bien avant de les voir, ils font un bruit de dingue, les nerfs tombent, les larmes sont là. Maxine me tend son drapeau Breton pour les derniers mètres, c’est fini…
Jamais je n’étais allé chercher aussi profondément au fond de moi-même.
Et clairement sans le soutien des amis je ne serais pas allé au bout de cette course, alors :
MERCI !!!
10h42, loin de l’objectif affiché, mais avec ces conditions météo c’était injouable.
J’ai tout donné, l’essentiel est là et je suis très fier d’avoir été au bout de mon 6ème Ironman.
C’est une épreuve de fou sur laquelle on ne peut pas tricher, Max ne me démentira pas (tu as été énorme)
Et Bravo aussi à Paul, quel courage.
Ça aura été un super week-end avec les Dauphins, à refaire bien évidemment.
Je kiffe cette épreuve, vivement le prochain, ça va venir vite : Roth c’est le 3 juillet !!!!